Composer avec l’incertitude : évaluer les trois piliers du marché boursier canadien

Après un bon début d’année, les perspectives des actions canadiennes se sont assombries à mesure que les répercussions économiques de l’éclosion de COVID-19 se sont précisées et que les activités commerciales ont lentement cessé. Dans cette note, Patrick Blais, gestionnaire de portefeuille principal, examine les catégories d’actif et expose son point de vue sur la façon de composer avec l’incertitude.

Les marchés boursiers ont démarré l’année en beauté, les États-Unis et la Chine ayant signé la première phase d’un nouvel accord commercial, la croissance économique mondiale semblant se stabiliser et les bénéfices des sociétés demeurant solides. Cependant, vers la fin de février, les marchés boursiers mondiaux ont fait l’objet de dégagements massifs en réaction à la pandémie de COVID-19, qui a entraîné la débâcle des entreprises du monde entier, la fermeture des écoles et une augmentation considérable des taux de chômage.

L’incapacité des banques centrales à normaliser leur politique monétaire après la crise financière de 2008-2009 s’était, selon nous, traduite par des risques d’évaluation pour certains segments des marchés des actions et avait rendu les marchés boursiers plus sensibles à la volatilité à la baisse.

Le ralentissement notable de l’activité économique s’est accompagné de mesures rapides et décisives de la part des banques centrales partout dans le monde, notamment de la Réserve fédérale américaine qui a ramené les taux d’intérêt à près de 0 %. De vastes plans de relance ont été annoncés à l’échelle mondiale pour soutenir l’économie et atténuer les énormes perturbations économiques. Vers la fin du trimestre, les marchés boursiers ont récupéré une partie des pertes causées par la vague de liquidation, mais la confiance des investisseurs est restée résolument négative face à la propagation du virus.

Depuis quelque temps, nous nous inquiétons des déséquilibres mondiaux, du niveau d’endettement élevé, de la faiblesse de la croissance économique mondiale et de la mollesse continue de l’inflation. L’incapacité des banques centrales à normaliser leur politique monétaire après la crise financière de 2008-2009 s’était, selon nous, traduite par des risques d’évaluation pour certains segments des marchés des actions et avait rendu les marchés boursiers plus sensibles à la volatilité à la baisse.

Le marché boursier canadien

Les trois piliers du marché boursier canadien – les services financiers, l’énergie et les matières premières représentent plus de 55 % de l’indice composé S&P/TSX1. Les trois secteurs sont influencés par des facteurs macroéconomiques et ont été confrontés à des difficultés cette année jusqu’à maintenant en raison du ralentissement de l’activité économique, du recul du cours des produits de base (à l’exception de l’or) et du retour à des taux d’intérêt se rapprochant de zéro.

Les banques canadiennes

Nous sommes devenus de plus en plus prudents à l’égard du secteur bancaire depuis le début de l’année en raison des préoccupations suscitées par l’augmentation des provisions pour pertes sur créances, la baisse des marges d’intérêt nettes et le surendettement des consommateurs canadiens. Bien que le soutien annoncé par la Banque du Canada devrait contribuer à maintenir les niveaux de liquidité dans le secteur, l’environnement de faiblesse des taux d’intérêt exercera encore plus de pressions à la baisse sur les marges nettes d’intérêt2.

Bien que certaines banques disposent actuellement de solides flux de trésorerie disponibles, nous nous attendons à ce que ces flux diminuent en raison de leur exposition à des prêts personnels canadiens plus risqués, surtout si les perspectives économiques s’assombrissent davantage, ce qui est très susceptible de se produire selon nous. Nous sommes également préoccupés par le fait que les banques qui exercent d’importantes activités à l’échelle internationale pourraient se retrouver avec des provisions pour pertes sur créance disproportionnellement plus élevées que leurs homologues axées sur le marché intérieur.

Énergie

Les inquiétudes suscitées par la faiblesse de la demande dans un contexte d’offre croissante et de pressions croissantes sur les marges en raison des dépenses liées aux gaz à effet de serre ont tempéré notre point de vue sur le secteur de l’énergie au pays depuis le début de l’année. L’éclosion de COVID-19 n’a pas aidé – les données fondamentales du côté de la demande se sont détériorées à mesure que les politiques de confinement ont été mises en place et que l’activité économique a ralenti considérablement. Pendant ce temps, l’offre a été perturbée par la décision de l’Arabie saoudite d’augmenter la production de pétrole en réaction au refus de la Russie de participer à d’autres réductions de production3. Bien que l’OPEP+ ait finalement accepté de réduire sa production, les dommages étaient déjà faits – les prix du pétrole WTI sont passés de plus de 60 $ US le baril au début de l’année à environ 25 $ US le baril au moment de la rédaction du présent article, tombant en territoire négatif à un certain point2.

Matières premières

Nous avons toujours cru qu’il était important de mettre l’accent sur les sociétés qui affichent depuis longtemps d’importants flux de trésorerie disponibles et de solides rendements de trésorerie dans ce domaine

Le secteur des matières premières est un autre secteur cyclique très volatil. Le secteur est composé d’un certain nombre de sous-secteurs, dont les métaux de base, les métaux précieux, les produits chimiques, la foresterie et l’emballage. Nous avons toujours cru qu’il était important de mettre l’accent sur les sociétés qui affichent depuis longtemps d’importants flux de trésorerie disponibles et de solides rendements de trésorerie dans ce domaine. Actuellement, les sociétés d’emballage et d’étiquetage sont un exemple d’un secteur qui répond à cette description, car ces sociétés sont moins sensibles aux fluctuations des prix des produits de base. Cela dit, nous croyons qu’il existe des occasions intéressantes, par exemple dans le secteur aurifère. La sélectivité est essentielle ici – nous avons réussi à repérer une société présentant un profil risque-rendement intéressant et des flux de trésorerie disponibles élevés par rapport à ses concurrentes.

Regard sur l’avenir

Bien qu’il ne fasse guère de doute que nous ayons assisté à la fin du plus long cycle d’expansion économique de l’histoire des États-Unis, qui coïncide avec l’un de ses plus longs marchés boursiers haussiers, il est important de se souvenir que les deux ont démarré au terme de la dernière correction marquée des marchés boursiers, soit de la crise financière mondiale de 2008-2009. À l’époque, tout comme aujourd’hui, les banques centrales ont réagi en appliquant des mesures de relance monétaire sans précédent pour stimuler les marchés financiers. Cette fois, une politique budgétaire de soutien a été déployée en Amérique du Nord, incluant un projet de loi prévoyant 2 000 milliards de dollars américains de fonds de relance récemment adopté par le Sénat des États-Unis4 et un Plan d’intervention économique de 107 milliards de dollars canadiens au Canada5.

L’image montre trois graphiques illustrant les conséquences sur le ratio de capitalisation des régimes de retraite qui ont commencé l’année pleinement capitalisés. Les graphiques comparent des régimes ayant des placements traditionnels composés à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations, à ceux dont le fonds est constitué à 20 % d’actions et à 80 % de portefeuilles d’investissement guidé par le passif. Le graphique 1 montre qu’au Canada, le ratio de capitalisation des régimes dont la répartition de l’actif est de 60/40 est passé de 100 % à 91 % durant le trimestre, tandis qu’il a chuté à 97 % pour ceux ayant une répartition 20/80. Aux États-Unis, le ratio de capitalisation des régimes dont la répartition est de 60/40 a été ramené à 86 %, alors qu’il a reculé de 5 %, pour atteindre 95 %, pour ceux ayant une répartition de 20/80. Au Royaume-Uni, le ratio de capitalisation des régimes dont la répartition est de 60/40 est tombé à 84 %, comparativement à 95 % pour ceux ayant une répartition de 20/80.

De par leur nature, les marchés sont tournés vers l’avenir et tentent d’anticiper un certain nombre de facteurs, notamment le moment où l’on parviendra à ralentir l’expansion de COVID-19. Comme ce fut le cas lors de la crise financière mondiale de 2008-2009, la question qui se pose est de savoir quand les marchés financiers cesseront de s’interroger sur les dommages économiques causés par l’éclosion et commenceront à tenir compte d’une reprise éventuelle.

Il est juste de dire que les perspectives des marchés mondiaux, incluant les actions canadiennes, sont incertaines à ce stade. Tant que la COVID-19 continuera de perturber la reprise des activités commerciales habituelles, la volatilité occupera probablement une place importante sur les marchés des capitaux. Dans des périodes comme celle-ci, nous croyons qu’il est judicieux de continuer d’accorder la priorité à la protection contre les baisses et de mettre l’accent sur les sociétés bien gérées et de grande qualité qui ont d’importants flux de trésorerie disponibles, en particulier celles qui peuvent offrir des rendements non corrélés.

1 Bloomberg, avril 2020. 2 La Banque du Canada annonce le lancement réussi du mécanisme permanent d’octroi de liquidités à plus d’un jour, Banque du Canada, 30 mars 2020. 3 OPEC and allies agree to historic oil production cut, NBC News, 13 avril 2020. 4 Trump signs historic $2 trillion stimulus after Congress passes it Friday, CNN, 27 mars 2020. 5 Parliament passes Ottawa’s $107 billion COVID-19 aid package, CBC, 25 mars 2020.

Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement du portefeuille. Le nouveau coronavirus (COVID-19) perturbe ainsi considérablement les activités commerciales à l’échelle mondiale. Les répercussions d’une crise sanitaire, ainsi que d’autres épidémies et pandémies susceptibles de survenir à l’avenir, pourraient avoir des conséquences sur l’économie mondiale qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques politiques, sociaux et économiques préexistants. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.

Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.

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Patrick Blais, CFA, FSA

Patrick Blais, CFA, FSA, 

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