L’effet Delta : Moment macroéconomique

Le variant Delta de la COVID-19 complique certainement les perspectives de l'économie mondiale et nous gardons un œil sur cinq façons dont ces complications pourraient se matérialiser. Nous examinons également l'économie à la demande (« gig economy ») sous un angle ESG et discutons du rendement de la dette des marchés émergents.

Le Delta affecte nos perspectives économiques

Bien que nous ne pensions pas le variant Delta de la COVID-19 va changer la donne complètement, ce dernier affecte marginalement nos perspectives économiques mondiales. En général, il réduit la probabilité que les risques de hausse se matérialisent et augmente la probabilité que les risques de baisse se matérialisent. Pourquoi ?

  • L'incertitude augmente: Nous pouvons essayer de deviner ou supposer, mais nous ne savons pas réellement comment les gouvernements et les banques centrales choisiront d'agir, ni comment les ménages et les entreprises réagiront, ce qui signifie des intervalles de confiance plus larges et une plus grande importance accordée aux risques extrême à la baisse..
  • Une réouverture mondiale plus lente: La bonne nouvelle est que cela allonge le cycle en réduisant le risque d'une croissance problématique de type « boom/bust ». De plus, cela signifie que nous pouvons nous inquiéter un peu moins de l'inflation mondiale. La mauvaise nouvelle est que la probabilité d'atteindre une croissance suffisante pour se sortir de la récession post-COVID-19 diminue, tandis que les risques de baisses (ou obstacles à la croissance) augmentent. 
  • Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement : Elles ont toujours été censées être temporaires, mais les fermetures de ports et la baisse d'activité (en particulier en Asie) signifient que ce problème pourrait persister plus longtemps que prévu. Cela indique que le pouvoir de fixation des prix est encore plus important aujourd'hui et que nous devons rester attentifs à la destruction de la demande, qui pourrait nuire à la croissance dans, par exemple, les secteurs du logement, de l'automobile et des biens durables.
  • Les changements dans la population active: Nous devons (à nouveau) surveiller les perturbations scolaires potentielles en septembre, car nous savons par expérience qu’elles affectent les taux de participation à la population active. C'est particulièrement important car, jusqu'à présent, l'opinion générale était que nous allions assister à une augmentation de l'offre de main-d'œuvre durant cette période et que la croissance des salaires resterait donc modérée. Nous devons maintenant tenir compte d'une probabilité plus élevée que cette augmentation de l'offre de main-d'œuvre ne se produise pas.
  • Les prix de l'énergie : Des actions de compagnies pétrolières aux options d’achat sur devises, en passant par les perspectives de croissance relative, les répercussions des prix de l’énergie se font sentir. Surtout, la baisse des prix du pétrole va probablement réduire davantage les attentes du marché en matière d'inflation, et donc les rendements.

Septembre arrive, gardez un œil sur le marché du travail

Taux de participation à la population active, hommes et femmes aux États-Unis (%)

Graphique linéaire du taux de participation au marché du travail aux États-Unis depuis 2007. Le taux était sur une tendance constante à la baisse et a été considérablement exacerbé par la pandémie de COVID-19, et n'a pas récupéré.

Source: U.S. Bureau of Labor Statistics, Macrobond, Gestion de placements Manuvie, au 10 août 2021. 

Les bénéfices augmentent au détriment des travailleurs à la demande et de la croissance des salaires

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité d'une partie non négligeable et croissante de l'économie, soit les travailleurs à la demande. Selon le Bureau of Labor Statistics, il y avait 55 millions de travailleurs à la demande aux États-Unis en 2017.1 Dans la plupart des cas, ces travailleurs ont été les premiers à se retrouver sans emploi, et beaucoup d'entre eux appartenaient à certaines des industries les plus durement touchées dans le secteur des services.  

Ce qui est problématique est que ces travailleurs ont également eu du mal à bénéficier de nombreuses allocations de chômage et d'autres prestations d'urgence liées à la pandémie, compte tenu de la classification de leur emploi. Des pressions internes et externes s'exercent sur l'administration Biden, ainsi que sur d'autres membres du G7, pour qu'il soit plus difficile pour les entreprises de classer les travailleurs comme des travailleurs indépendants à contrat. Dans de nombreux cas, les salaires perçus dans le cadre de ces travails à la demande sont bien inférieurs au salaire minimum et les avantages sociaux des employés sont rares.

Il n'est pas surprenant que l'augmentation du nombre de travailleurs à la demande s'accompagne d'une augmentation de la proportion des bénéfices des entreprises en pourcentage du PIB au détriment des salaires en pourcentage du PIB. Les salaires ont connu une baisse constante au cours du dernier demi-siècle, tandis que les bénéfices des entreprises ont nettement augmenté. Les actionnaires ont été récompensés par des bénéfices plus importants et moins d'impôts sur ces bénéfices, tandis que les salariés ont peiné. Nous considérons la dynamique actuelle de l'économie à la demande comme une composante de l'un de nos thèmes plus larges concernant la montée du populisme et également comme un élément essentiel des problèmes sociaux que nous observons lorsque nous analysons la situation de l'emploi aux États-Unis sous un angle ESG.

Les bénéfices sont en hausse au détriment des salaires.

Salaires et bénéfices des sociétés en pourcentage du PIB aux États-Unis (moyenne mobile sur 10 ans)

Graphique linéaire des bénéfices et des salaires des entreprises américaines en pourcentage du PIB depuis 1980. Les bénéfices sont en constante augmentation, tandis que les salaires ont diminué

Source: Sustainable Market Strategies, Gestion de placements Manuvie, juillet 2021. 

Dette des marchés émergents : les opportunités abondent

Nous avons beaucoup écrit sur les conséquences permanentes de la pandémie de COVID-19. Il fut un temps où un rendement de 7 % (au pire) sur la dette en USD des marchés émergents n'était pas si inhabituel. Cependant, avec la baisse constante des rendements dans le monde entier, le pourcentage de la dette publique totale des marchés émergents offrant un rendement d'au moins 7 % a diminué de moitié au cours des trois dernières années, passant de 18 % à 9 %. De plus, alors qu'il n'y avait pratiquement aucune dette des marchés émergents en USD dont le rendement était inférieur à 2 % il y a à peine deux ans, ce chiffre atteint aujourd'hui près de 30 %.

Est-ce que cela signifie que la dette des marchés émergents est moins attrayante pour les investisseurs en quête de rendement dans un monde de faibles taux ? Pas à notre avis. 

La proposition de valeur de la dette des marchés émergents va bien au-delà de son rendement. Elle offre toujours des avantages de diversification, un fort potentiel de croissance et une faible volatilité, mais il est essentiel d’agir avec diligence raisonnable. En effet, il s’agit d’une catégorie d'actifs hétérogène, mais qui recèle de nombreuses opportunités. Nous pensons que l'Asie reste particulièrement attrayante dans un contexte de baisse de la liquidité mondiale. Notre analyse montre que, dans un tel environnement, les obligations asiatiques en monnaie locale, les obligations souveraines asiatiques en USD et le crédit asiatique en USD surperforment leurs homologues. En particulier, nous constatons que les obligations asiatiques de première qualité et à rendement élevé surperforment également leurs homologues américains et mondiaux.

C’est de plus en plus difficile de trouver un rendement décent

Dette des marchés émergents en USD au fil des années, par fourchette de rendements

Graphique linéaire montrant différentes fourchettes de rendement de la dette des pays émergents en 2018, 2019, 2020 et maintenant. Il montre qu'il y a maintenant plus de dette des pays émergents avec un rendement inférieur à 2 % qu'il y a quelques années, et beaucoup moins de dette des pays émergents avec un rendement supérieur à 7 %.

Source: Bloomberg, Gestion de placements Manuvie, au 8 juillet 2021.

Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement du portefeuille. Le nouveau coronavirus (COVID-19) perturbe ainsi considérablement les activités commerciales à l’échelle mondiale. Une crise sanitaire ainsi que des épidémies et pandémies futures pourraient avoir, sur l’économie mondiale, des répercussions qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques préexistants, qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.

Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.

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Gestion de placements Manuvie
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PPM 541074

Frances Donald

Frances Donald, 

Ancienne économiste en chef, Monde et stratège

Gestion de placements Manuvie

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