Conflit entre l’Ukraine et la Russie — ce que les investisseurs devraient savoir

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses forces militaires d’attaquer l’Ukraine, suscitant de la volatilité sur les marchés mondiaux. Ce conflit a un effet sur les cours du pétrole, les actions et les obligations. Comment les investisseurs devraient-ils réagir à l’escalade des tensions en Europe de l’Est?

Les actions mondiales ont reculé jeudi matin (24 février 2022), tandis que les obligations et le pétrole ont progressé, le président russe Vladimir Poutine ayant ordonné à ses forces militaires d’attaquer l’Ukraine, ce qui a exacerbé les tensions dans une région qui était déjà sur le qui-vive. Les principaux indices européens (FTSE 100, CAC 40 et DAX) ont fini la journée en baisse de près de 4 %, alors que – au moment de la rédaction du présent article – les marchés nord-américains s’étaient redressés de près de 1 % par rapport au creux de la journée : l’indice S&P 500 et l’indice composé S&P/TSX ayant reculé de 1 %. L’indice MOEX Russia a chuté d’environ 33 % en raison de la crainte des répercussions négatives des nouvelles sanctions annoncées.

Le prix du baril de pétrole (West Texas Intermediate [WTI]) a initialement franchi les 100 $ US, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis juin 2014, mais il a reculé depuis pour atteindre 96 $ US. Profitant de l’exode vers les valeurs sûres, l’or a gagné 1 %, ce qui est venu s’ajouter au gain d’environ 7 % observé en février. La valeur du dollar, mesuré par l’indice du dollar US (DXY), a bondi de près de 1,5 % et le taux de rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans a chuté de 6 points de base pour s’établir à 1,93.

Comment en sommes-nous arrivés là?

Le début de 2022 a été épuisant pour les investisseurs. Les marchés mondiaux ont reculé de près de 10 % et on observe une correction de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année, les investisseurs s’inquiétant d’un faux pas éventuel de la Réserve fédérale américaine et des tensions croissantes entre la Russie et l’Ukraine. Au cours de la dernière décennie, l’indice S&P 500 avait chuté de plus de 10 % au premier trimestre seulement en 2016 et en 2020. Habituellement, les débuts d’année ne sont pas décevants. La récente tournure des événements a exercé des pressions supplémentaires sur les marchés.

Que pouvons-nous faire?

En un mot, rien. L’histoire nous indique que l’effet des opérations militaires géopolitiques sur les marchés est de courte durée. En 2014, lorsque la Fédération de Russie a annexé la Crimée, l’indice S&P 500 a chuté de près de 6 % à la veille de l’événement, mais s’est remis quelques mois plus tard.

En examinant les 38 derniers événements géopolitiques importants, l’indice S&P 500 perdait environ 5 % de sa valeur en moyenne sur quelques semaines. Cependant, la période moyenne pour se redresser était d’environ 40 jours. La durée réelle du repli variait entre une et deux semaines, selon le conflit. Les marchés accueillent les événements géopolitiques sans trop d’émoi.

Comme l’illustre le graphique ci-dessous, les risques géopolitiques ponctuent notre histoire. Cependant, les investisseurs sont récompensés lorsqu’ils ignorent l’agitation de courte durée.

Les actions se remettent généralement rapidement d’événements géopolitiques. 

Cours de l’indice S&P 500 et principaux événements mondiaux (2009 – actuel)

Ce graphique montre l’évolution de l’indice S&P 500 à travers les événements géopolitiques majeurs des 12 dernières années. Comme le graphique l’indique, au cours des 38 derniers événements géopolitiques importants, l’indice S&P 500 subissait des pertes à court terme, mais se redressait peu de temps après la période de liquidation.
La dernière fois que cela s'est produit, le repli a été de courte durée.

Cours de l’indice S&P 500 (2014)

Ce graphique montre la valeur de l’indice S&P 500 avant, pendant et après l’annexion de la Crimée en 2014. Comme l’indique le tableau, cet événement particulier a eu un effet de courte durée sur l’indice S&P 500 qui s’est rapidement redressé.

Tous les regards des investisseurs devraient être rivés sur la Réserve fédérale américaine

Lorsque les tensions entre la Russie et l'Ukraine se seront dissipées ou lorsque d'autres situations de marché se présenteront, l’attention des investisseurs se tournera à nouveau sur la politique des banques centrales. Depuis le début de l’année, les attentes du marché à l’égard des hausses de taux anticipées de la Fed ont considérablement changé. On s’attend maintenant à ce qu’elle augmente le taux du financement à un jour au moins six fois en 2022, alors qu’on s’attendait plutôt à trois hausses en début d’année. Les marchés ont été anémiques à la veille de cet événement en raison de craintes que la Réserve fédérale américaine commette un faux pas causant une récession.

Au cours de la dernière semaine, la probabilité que la prochaine hausse de taux de la Fed (mars) atteigne 50 points de base a chuté — les marchés intégrant plutôt une hausse de 25 points de base. Le marché reconnaît que la Fed doit comprendre les répercussions du conflit entre la Russie et l’Ukraine sur les cours du pétrole et l’activité économique mondiale. La Fed sera probablement plus prudente maintenant qu’elle ne l’envisageait il y a environ une semaine. À mesure que progresse l’année, nous continuons de croire que la hausse des taux d’intérêt par la Fed sera moins importante que ce à quoi le marché s’attend, ce qui entraînera un changement de discours par rapport au début de l’année. Le passage à une posture adoucie, combiné à un contexte de fondamentaux encourageants, ouvre la voie à des rendements positifs.

Vous ressentirez probablement les effets à long terme au moment de faire le plein

Les prix du pétrole (mesurés par le WTI) ont crû d’environ 50 % depuis le début du mois de décembre en raison des craintes d’une perturbation de l’approvisionnement en énergies russes. Bien que les prix du pétrole devraient rester à ce niveau jusqu’à ce que les tensions diminuent, il est peu probable que les exportations énergétiques russes vers les consommateurs mondiaux cessent entièrement. Dans le pire des cas, les prix du pétrole grimperont encore plus, ce qui aurait une incidence sur l’économie mondiale.

La Russie a un intérêt économique marqué à continuer de vendre ses ressources énergétiques. Son budget dépend des revenus du pétrole, qui représente près de 40 % de ses exportations. En revanche, l’Europe dépend de l’énergie russe. Selon l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie de l’Union européenne, la Russie fournit près de 50 % de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne et de l’Italie. Les deux parties seraient perdantes, ce qui augmente la probabilité que cela ne se produise pas.

Au cours des prochains mois, la prime géopolitique intégrée aux cours actuels du pétrole disparaîtra probablement, mais la dynamique de l’offre et de la demande continuera de maintenir les cours du pétrole au-dessus de 90 $ US le baril, alors que les économies mondiales continueront leur réouverture à l’approche de l’été.

Conclusion

Les marchés boursiers accueillent généralement les événements géopolitiques sans trop d’émoi. L’histoire suggère que la prime de risque géopolitique intégrée aux prix des produits de base et que la méfiance observée sur les marchés au cours des derniers mois seront vraisemblablement de courte durée.

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds. 

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Kevin Headland, CIM

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Co-stratège en chef des placements

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Macan Nia, CFA

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